L’intermittence n’est ni un métier, ni un statut.
Le métier, c’est d’être comédien, metteur en scène, musicien, régisseur lumière, régisseur son, régisseur plateau, artiste, technicien du spectacle. C’est un investissement ardent et quotidien porté par une idée : la culture est nécessaire.
La culture est indispensable parce qu’elle fait grandir l’Homme et donc la société, parce qu’elle offre du rêve et ouvre l’imagination, parce qu’elle enrichit l’âme (et même aussi l’économie), parce qu’elle est, comme le théâtre, « un miroir du monde ».
La longévité du théâtre et les censures immédiates qu’il subit dès qu’un régime se radicalise prouvent, si nécessaire, combien il est vital.
Les métiers du théâtre sont nombreux, ceux de la lumière et ceux de l’ombre, « les pieds sur terre et la tête dans les nuages ». Chacun, à son endroit, est indispensable à l’existence des spectacles.
Le régime de l’intermittence n’est pas une fin en soi, c’est un outil permettant à ces métiers d’exister, donc aux spectacles d’exister, donc à la culture d’exister. C’est pourquoi il est indispensable, lui aussi.
Défendre l’intermittence n’est pas une lubie, une lutte corporatiste ou de privilégiés, c’est défendre cette idée, que la culture participe, à son endroit, à faire changer le monde autrement que sous le seul angle économique ou efficace. Mais si l’on doit raisonner sous l’angle économique, alors vous trouvez que la culture coûte cher ? Essayez l’ignorance…
Jean Bellorini et son équipe