Le programme | 2007-2008 2006 - 2007 2005 - 2006 2004 - 2005 2003 - 2004 2002 - 2003 janvier - juin 2002 |
La Mère de Stanislaw Ignacy Witkiewicz mise en scène Marc Paquien "J'ai deux vies, mon autre existence, la vraie, elle est morte, et puis celle qui flotte autour de moi comme un cauchemar " |
|
|
"C'est à Cracovie, alors que je suivais l'enseignement
du metteur en scène Krystian Lupa, que j'ai découvert La
Mère, pièce du grand auteur polonais Stanislaw Ignacy
Witkiewicz (1885-1939). Claude Régy, il y a quelque trente ans,
l'avait créée en France, dans une adaptation de Marguerite
Duras. J'ai demandé une nouvelle adaptation à Louis-Charles
Sirjacq, familier de l'écriture de cet auteur (francisant son diminutif
polonais, Witkacy, ne l'a-t-il pas rebaptisé "Vite-Cassé"?).
C'est en effet l'histoire d'une mère, terrible, et de son fils,
Léon, rêveur affamé d'utopie, un personnage qui constitue
un autoportrait vraisemblable de Witkiewicz. Il appelle de tous ses vux
un monde qui ne serait pas celui qu'il eut sous les yeux, quand régnaient
le nazisme et le stalinisme, l'un et l'autre, en 1939, s'étant
partagé son pays, la Pologne. Witkiewicz redoute par-dessus tout
l'uniformisation de l'individu pris dans la masse, quelque chose un peu
comme ce que nous nommerions, aujourd'hui, la globalisation. J'ai donc
eu un vif désir de plonger dans cet univers sans logique, qui procède
indéniablement de l'absurde, pris dans un sens philosophique fort.
Witkiewicz n'a pas peur de la part d'ombre. Au contraire, il l'explore.
On ne peut qu'être sensible à l'aspect métaphysique
cauchemardesque de La Mère qui devient, au troisième
acte, dit " épilogoïdal ", une espèce de
conte fantastique, où l'on voit comme des revenants les personnages
des actes précédents. Du coup, on comprend beaucoup mieux
pour quelle raison Tadeusz Kantor a tant fréquenté l'uvre
de Witkiewicz qu'il connut d'ailleurs en sa jeunesse."
|