Laïka - voix / Robert Irving III - piano / El Indio - trompette / Jamaladeen Tacuma - basse / Hamid Drake - batterie, percussions
Rares sont les vocalistes à posséder la maturité et la sensibilité pour s’approprier le répertoire de l’indépassable Billie Holiday. En 2008, Laïka l’a fait et s’est imposée par la même occasion comme l’une des chanteuses les plus captivantes de l’Hexagone. Découverte dès 1992 dans le big-band de Claude Bolling, la jeune femme a toujours su allier sans hiatus ses deux passions : musique et comédie. Construite à la fois par l’école de jazz du CIM et celle du Théâtre du Chaillot, Laïka Fatien est fortement présente sur les planches dans les années 90, de la comédie musicale A Drum is a Woman mise en scène par Jérôme Savary jusqu’au Peau d’Âne dirigé par Jean-Luc Jeener. Si les années 2000 la voient tenir le haut de l’affiche de l’opéra-jazz de Laurent Cugny La Tectonique des nuages aux côtés de David Linx, elles coïncident surtout avec l’éclosion des premiers disques de cette admiratrice d’Abbey Lincoln, Nina Simone et Shirley Horn. Comme un symbole, Laïka baptise son premier opus Look At Me Now ! Injonction presque superflue tant sa voix d’un velouté mélancolique la place au premier rang des chanteuses non formatée et anti bling-bling. Comme quatre ans plus tard avec son Tribute to Billie Holiday la chanteuse affiche un don inespéré pour s’approprier les thèmes plus ou moins célèbres de l’histoire du jazz. Laïka a aussi le chic pour choisir son entourage : Pierre de Bethmann ou David El Malek pour son premier opus ; Robert Glasper ou Gregory Hutchinson pour le second. Mais pour ce nouveau – et miraculeux – Nébula, elle a accompli l’un de ses rêves les plus fous : travailler avec Meshell Ndegecello. Sous les arrangements et orchestrations hors norme de l’enthousiasmante chanteuse-bassiste américaine, jamais sa voix n’a semblé aussi lumineuse et originale. Pour couronner le tout, sur des thèmes choisis de Monk, Howard Brooks, Villa-Lobos, Stevie Wonder, Jackie McLean, Björk ou Wayne Shorter, elle a souvent réécrit elle-même les paroles, méditations sur la vie actuelle. Hors des codes et loin des clichés de la chanteuse de jazz, Laïka s’est façonné un répertoire à l’intelligence rare et à la beauté nébuleuse, qu’elle crée sur scène à Banlieues Bleues avec une distribution étincelante.
Dates
1968 Naissance à Paris.
1996 Joue dans la comédie musicale A Drum is a Woman sous la direction de Claude Bolling et Jérôme Savary.
1998 Apparaît dans le film de Claude Lelouch Hasards ou coïncidences.
2004 Look at Me Now ! , son premier album.
2006 Première de La Tectonique des Nuages, l’opéra jazz de Laurent Cugny à Jazz à Vienne.
2008 Sortie de Misery, A Tribute to Billie Holiday
A joué avec David Linx, Claude Bolling, Sixun, David El-Malek, Julien Lourau, Pierre de Bethmann, Dré Pallemaerts, Richard Galliano, Toot Thielemans, Robert Glasper, Gregory Hutchinson, Daryl Hall…
Disque 2011 Laïka Nebula (Universal)
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