Dans le Se-Tchouan, une province reculée de la Chine, les dieux voyagent. Ils cherchent une bonne âme et n’en trouvent qu’une, qui accepte de les loger pour la nuit : Shen Té, la prostituée. Pour la remercier, ils lui donnent de l’argent ; elle quitte son métier et s’achète un petit débit de tabac. Les ennuis commencent alors : passer de l’autre côté de la misère, c’est aussi devoir l’affronter. Misère physique, sociale. Mais aussi misère morale. La fresque épique des aventures de Shen Té est ponctuée d’appels désespérés à la bonté et d’explosions de colère devant la médiocrité et la passivité des humains. Il y est question de l’Homme et de sa schizophrénie, de l’amour-marchand face à l’amour-passion.
Créée la saison dernière, cette Bonne Âme, qui a reçu le prix Beaumarchais du meilleur spectacle, a illuminé depuis lors bien des théâtres, jusqu’en Chine ! Elle est enfin au TGP. Le metteur en scène donne le ton : « Il nous faut rêver à un spectacle simple, drôle, et aussi terrible. Entre la fable et le réel, du rêve au cauchemar, de l’espoir à la peur… ou plutôt l’inverse. La musique d’un monde onirique et le bruit de la réalité. Des chansons originales et populaires. Des comédiens-musiciens-chanteurs-ouvriers du plateau… au service de la fable. La présence d’un pianiste fou et grandiose, virtuose. Vents, cordes, percussions. Des chansons et un esprit de fanfare porté par la troupe de dix-huit comédiens ».