Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un couple juif s’installe en Israël, dans la maison d’une famille palestinienne qui vient d’en être expulsée. Après l’horreur des camps, les nouveaux arrivants cèdent à la tentation de croire qu’ils sont les pionniers « d’un peuple sans terre arrivant sur une terre sans peuple ».
Beno, journaliste, apprend l’hébreu avec application et s’implique dans la construction de l’idéal que constitue ce pays. Malka, elle, ne parvient pas à adopter cette terre, ces gens, et repart pour l’Europe. Resté seul, Beno reçoit bientôt une lettre des anciens propriétaires du terrain qu’on lui a attribué. Réfugiés dans un camp au Liban, ils demandent des nouvelles de leur maison, de leur verger, de leurs voisins, de leur ville. Que répondre, et comment ?
Rassemblant photos, films et documents d’archives, les membres du Théâtre Majâz inventent une histoire qui mêle fiction et réalité, passé et présent, arabe, hébreu et français. Cette fable porteuse d’espoir et parsemée d’humour est aussi une réflexion sur la mémoire collective de la part de jeunes artistes qui héritent, par leurs origines, de questions très complexes. Ce spectacle nuance et humanise un conflit chargé d’idées reçues et fait naître un rêve : celui d’une résistance qui ne soit armée que de bienveillance.