L'Afrique, cette année encore, n'aura pas la part maudite, avec des prestations d'artistes de là-bas parmi les plus considérables.
Les Chants de l'empire mandingue, tout d'abord, constitueront une création élaborée sous la direction du brillant pianiste Jean-Philippe Rykiel, chaleureux complice, entre autres, de Salif Keita et Youssou N'Dour. Il s'agit de deux voyages musicaux.
L'un, sur le registre de l'illustration sonore, se fera en compagnie de Diadié et Moussa Cissé, chanteurs-conteurs soninkés venus de Giddimaxa, région de Mauritanie non loin du Mali.
Le second aura lieu avec le chanteur guinéen Mory Djeli Dienne Kouyaté, " ténor mandingue, mélange de Salif Keita et Pavarotti. " Rykiel rêve pour lui d'un projet " où enrober sa voix dans un écrin musical acoustique avec balafon, kora, n'goni et percussions. "
Manféi Orbin, pour sa part, venu de Côte-d'Ivoire, musicien, auteur-compositeur et conteur, sait retenir son public par la manche et le subjuguer littéralement. Il ne pense pas que la modernité représente un danger pour le conte, qui demeure " un bien public. "
Avec Warda, création musicale de Camel Zekri (il est tout à la fois guitariste, compositeur électroacoustique et joue de l'oud), ce sera un itinéraire de Biskra à Nouakchott en passant par Béchar, par la grâce des sept instrumentistes et vocalistes du Diwan de Biskra, auxquels se joindront les chanteuses Hasna El Becharia (Algérie) et Maalouma Mint Meidah (Mauritanie). La première, haute figure populaire, célèbre dans le sud de son pays, est issue d'une lignée de musiciens gnawas, tandis que l'autre, descendante d'une dynastie de griots, est la légitime fierté de son pays.