"Je ne sais trop ce qu'est la poésie, mais par contre assez bien ce qu'est une figue."
Francis Ponge. Vendredi 29 août 1958.

La singularité, l'audace du texte de Francis Ponge, sa musicalité, sa puissance littéraire, autant que sa cocasserie, nous ont paru offrir une matière à jouer extraordinaire. Véritable " petite bombe " de paroles, la figue sèche de Francis Ponge contient en elle un pouvoir de déflagration comique et sensuel dont le théâtre devient alors la caisse de résonance.
Cerner au plus près une figue sèche, en un corps à corps acharné avec les mots, c'est cette histoire rageuse et gaie que nous avons voulu porter à la scène.

Pierre Baux et Célie Pauthe

Francis Ponge est né en 1899 et mort en 1988.
Amoureux du Littré et des langues anciennes, Francis Ponge occupe une place solitaire à laquelle ne correspond aucun mouvement artistique ou politique précis.
"Relever le défi des choses au langage, […] est-ce là poésie ? Je n'en sais rien, et peu importe. Pour moi, c'est un besoin, un engagement, une colère, une affaire d'amour propre et voilà tout." La Rage de l'expression
Il a écrit notamment : Douze Petits Ecrits (1926), Le Parti pris des choses (1942), Proêmes (1948), La Rage de l'expression (1952), Pour un Malherbe (1965), Le Savon (1967), La Fabrique du pré (1971).

En 1960, Francis Ponge publie dans le premier numéro de la revue " Tel Quel " un poème intitulé La figue (sèche), repris dans son recueil Pièces (1961). Quinze ans plus tard, en 1977, il décide de publier l'intégralité des brouillons qui ont présidé à l'écriture de ce poème : deux cents pages de travail et de variations datées de 1951 à 1959.

"La poésie se trouve dans les brouillons acharnés de ceux qui espèrent… qui militent pour une nouvelle étreinte de la réalité" (Francis Ponge. Entretien avec Jean Ristat).