Communiqué des salarié.e.s
du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis
Saint-Denis, le 15 janvier 2020
Nous, salarié.e.s du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, nous opposons fermement à la réforme des retraites portée par le gouvernement d’Édouard Philippe.
Nos élites politiques se gargarisent d’une exception culturelle à la française qui protège la parole des artistes et favorise l’accès aux œuvres.
L’État providence lui aussi est une exception à défendre !
Alors que l'influence néolibérale dominante capitalise, spécule et livre aux intérêts particuliers jusqu’aux plus infimes particules du vivant, notre système de retraite est un garant de la redistribution de la richesse et du maintien d’une justice sociale après la vie active dans notre pays.
Quel que soit notre âge, notre profession, que nous soyons salarié.e.s du public, du privé, intermittent.e.s du spectacle, chômeur.se.s, nous sommes tou.te.s concerné.e.s par cette réforme qui porte un coup sans précédent à un siècle et demi de luttes et de revendications pour plus d’égalité et de justice sociale.
Sous couvert d’universalité, le futur système par points retourne le principe de solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle contre les citoyen.ne.s les plus fragilisé.e.s. Pire, il prolonge les inégalités jusqu’au bout de la vie, alors même que l’écart d’espérance de vie entre les milieux sociaux est une des premières inégalités.
Sous couvert d’universalité, il brade les bases d’un système de répartition publique, solide et efficace pour mieux le mettre en pâture aux groupes d’investisseurs les plus offrants.
Alors laissons l’universel à l’art et au poète.
Protégeons et améliorons le système actuel. Tout comme nos rêves et nos imaginaires, nos retraites ne sont pas à vendre !