« Un jour de Blues à Bamako »
À l’ombre d’un arbre à palabres (façon recup’art) se tenant de guingois, six musiciens racontent la poésie urbaine d’une journée bamakoise. Loin des clichés habituels, en partant de la figure tutélaire d’Ali Farka Touré et de son blues entre ville et campagne, ils retranscrivent et samplent les bruits et les fureurs de l’Afrique actuelle.
« Un jour de Blues à Bamako » mêle les ritournelles de blues et les rythmes mandingues. Le son du violon monocorde de Zoumana Tereta (musicien d’Ali Farka Touré), répond aux flûtes de Joce Mienniel. Le n’goni de Baini Diabaté échange avec la guitare de Pierre Durand comme la calebasse d’Amadou Daou résonne des bols métalliques agencés par Seb Brun.
Bamako apparaît soudain dans sa modernité, entre avenir incertain et présent déglingué, entre les sons électriques métalliques urbains et les sons boisés des exilés ruraux. L’Afrique d’aujourd’hui révèle la profondeur de son passé et la fragilité de son présent.
Le Kaladjula Band de Naïny Diabaté
Naïny Diabaté est l’une des chanteuses les plus célèbres du Mali. Dès son plus jeune âge, elle se fait remarquer par sa voix puissante et sa générosité artistique. Très créative, Naïny Diabaté maîtrise l’improvisation à la perfection. Elle est aujourd’hui reconnue comme une des grandes griottes de notre époque. Inlassable militante de l’égalité, elle replace la cause des femmes au coeur de la musique malienne, traditionnellement très masculine. Dans cette perspective, elle lance en 2013 un projet visant à bousculer les codes sociaux et les coutumes. C’est la naissance du Kaladjula Band, un groupe uniquement composé de femmes, toutes musiciennes hors pair.
À travers des rythmes endiablés et des textes engagés, livrant une prestation scénique impressionnante, elles portent la voix des femmes de demain.