Pour des raisons de changement de disponibilités de l'équipe artistique, la création de ce spectacle est malheureusement annulée.
C’est une création théâtrale comme une invitation à des amis qu’on ne voit pas souvent et qui nous manquent. Claus Peymann fut l’homme qui ouvrit les portes du Berliner Ensemble à Jean Bellorini, en l’invitant en 2016 à y créer Le Suicidé de Nicolaï Erdman. Il était alors le directeur de ce prestigieux établissement fondé par Bertolt Brecht. Il y a mis en scène les plus grands textes du théâtre européen. Aujourd’hui libre, il accepte à son tour l’invitation qui lui est faite de venir présenter une adaptation du récit de la scénariste et réalisatrice Marceline Loridan-Ivens, Et tu n’es pas revenu. Là aussi, par amitié, car Marceline était une de ses proches. Elle est partie le 18 septembre 2018 mais son souvenir reste vivace dans beaucoup d’esprits et de cœurs.
Le texte est une longue et poignante lettre à son père, avec qui, le 29 février 1944, Marceline fut arrêtée lors d’une rafle. Déportée à Birkenau, elle subit l’horreur des camps et parvint à survivre. Son père, lui, ne revint pas d’Auschwitz. De cette déclaration d’amour filial, de ce bouleversant témoignage d’une dame âgée qui convoque la très jeune fille qu’elle était, émanent une luminosité et une force peu communes. Marceline Loridan-Ivens lève aussi le voile sur la violence du retour et le gouffre de la culpabilité. Et puis, au-delà, elle décrit l’intensité de la renaissance. Pour donner voix à ce texte, deux femmes issues de deux générations et de deux pays différents : Carmen-Maja Antoni, célèbre actrice en Allemagne, superbe Mère Courage dans la mise en scène mythique de Claus Peymann, et Clara Mayer, présente auprès de Jean Bellorini dès Tempête sous un crâne, puis émouvante Julie dans Liliom, et flamboyante Grouchenka dans Karamazov. L’une en allemand et l’autre en français, porteront haut et fort l’universalité de ce témoignage du passé qu’il faut continuer à faire entendre, toujours.
Spectacle en français et en allemand surtitré en français.