C’est en 1891, suite aux remous occasionnés en Angleterre par la parution du Portrait de Dorian Gray auquel on reproche l’immoralité de ses personnages, qu’Oscar Wilde écrit The Soul of Man under Socialism.
L’ouvrage est un programme politique autant qu’un manuel de développement personnel. Oscar Wilde fait le rêve pamphlétaire d’une société néo-hellénique de purs artistes. Un contrat social utopique enfin rendu possible par l’esclavage des machines. « L’État fera ce qui est utile. L’individu, ce qui est beau. »
Avec cette matière inclassable, l’auteur dépose une charte pour les spectateurs et les interprètes, les définissant tous comme « artistes-citoyens ». Qu’est-ce qu’un avis, une idée ? Qu’est-ce qui est beau ? Quel est le rôle de la beauté ?
Cette société rêvée, à la fois anarchique et spirituelle, a inspiré les artistes ; un musicien et deux acteurs. Dans cette transposition à la scène, ils questionnent l’individualisme contemporain, le consumérisme exacerbé et la place de l’art dans le monde d’aujourd’hui. Mode, design, musique pop et identités hybrides construiront et déconstruiront les codes cyber-culturels du début de ce millénaire dans un hommage à l’excentricité visionnaire d’Oscar Wilde, son indépendance d’esprit et son esthétisme farouche.