L'un d'eux pêche en mer. Le frère de Teresa, venu chercher
les fusils de son défunt mari, la presse, des villageois aussi.
Carrar résiste de tout son être. Mais, devant le corps de
son fils assassiné sur son bateau par une patrouille maritime alors
qu'il pêchait de nuit, elle remet les trois fusils qu'elle tenait
cachés.
Cette volte-face in extremis est-elle crédible ? Pour Antoine Caubet,
le metteur en scène, l'acceptation de la mère ne sacre pas
la fin d'un aveuglement, mais apparaît plutôt comme un cri
de rage et de douleur, une sorte de suicide irraisonné : "
Il ne s'agit ici ni de drame de guerre, ni de théâtre militant.
Il s'agit avec des corps, de la lumière, des sons, de décrire
les tourments d'une femme qui veut seulement garder ses enfants vivants
au milieu d'une guerre ".
Voilà ce qui fait la beauté cachée de cette uvre
: la vérité ne se situe pas seulement dans l'argumentaire,
mais également dans l'autre dimension du langage : celle qui exprime
les émotions et la souffrance. Et les affrontements qui animent
la pièce ne sont autres que le reflet du déchirement intérieur
de l'héroïne, sorte de mise en scène de l'éternelle
conversation dont on s'entretient soi-même - la vie de l'esprit.
© Bellamy / 1d-photo.org
Antoine Caubet dirige le Théâtre Cazaril depuis 1985.
C'est un familier du Théâtre Gérard Philipe, sa compagnie
y était en résidence de 1994 à 1996. En 2002 il y
a présenté Sur la grand-route
de Tchekhov et il interprétait Golaud dans Pelléas
et Mélisande, mis en scène par Alain Ollivier. Il
créera en février 2006 au Théâtre Dijon-Bourgogne,
Chantier naval de Jean-Paul Quéinnec.
coproduction La Comédie de Saint-Etienne,
Centre dramatique national - Le Muselet-scène nationale de Châlons-en-Champagne
- le Théâtre Cazaril,
avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
|